n°92

pages Titre 3 • La Commune de Prades d’Aubrac (et ses environs) : Géologie et Patrimoine – 1ère partie par Jean-Paul Passeron et Anne-Marie Bouvier 12 • Les Orchidées des Causses de l’Ouest-Aveyron par Emmanuel Gilhodes 18 • La grange cistercienne de Bernac, en pays albigeois par Martine Houdet 16 • Comté de Toulouse : l’histoire …

Le monde des tiques

Chaque année, même alerte face aux tiques : attention de ne pas en attraper à l’occasion d’une balade dans la nature. Si certaines professions et activités sont particulièrement exposées à ces petites bêtes (agriculteurs, chasseurs, forestiers, militaires, promeneurs…), tout le monde peut être concerné assez facilement, y compris ponctuellement dans un petit jardin, à la ville comme à la campagne, ou ponctuellement avec les animaux domestiques, comme les chiens et chevaux, porteurs de tiques.
Activité saisonnière
Les plus grosses tiques se montrent facilement au printemps, de février à juin, mais aussi un peu avant l’hiver, de septembre à mi-novembre. À l’air libre, la tique se trouve à proximité du sol car sa survie dépend de l’humidité ambiante. Sans hôte, elle doit régulièrement quitter son affût pour refaire le plein d’eau en se réhydratant. Certaines tiques peuvent jeûner jusqu’à 5 ans. La tique utilise ses pièces buccales garnies de plusieurs files de dents pour s’ancrer solidement à travers la peau de nombreux mammifères : chien, lapin, lièvre, vache, cheval, brebis, chèvre, chevreuil, sanglier, cerf, renard, l’homme, mais aussi divers oiseaux et reptiles (serpent, orvet, lézard, tortue).
Une vie cyclique
La tique est un gros acarien, de la famille des araignées, avec une particularité étonnante : la larve porte six pattes, l’adulte en a huit !

Les granges des abbayes cisterciennes du Rouergue

L’ordre cistercien, voulant revenir à une application plus stricte de la règle de saint Benoît, en opposition à l’enrichissement incarné par Cluny et ses prieurés chez les Bénédictins, adopte des statuts, approuvés en 1119.
L’article XV de la Charte de charité mentionne en particulier les règles concernant la vie matérielle : « Les moines de notre Ordre doivent tirer leur subsistance du travail de leurs mains, de la culture des terres et de l’élevage des troupeaux. Dès lors, il nous est permis de posséder, pour notre usage personnel, des étangs, des forêts, des vignes, des pâturages, des terrains écartés des habitations séculières, et des animaux, excepté ceux qui, d’ordinaire, excitent la curiosité et étalent la vanité plus qu’ils n’apportent d’utilité, tels que cerfs, grues et autres animaux de ce genre. Pour exploiter, entretenir et maintenir tout cela en état, nous pouvons avoir, à proximité du monastère ou au loin, des granges qui seront surveillées et administrées par les convers ».
C’est ainsi que les abbayes cisterciennes vont développer de grands domaines agricoles appelés granges, qui deviendront la base de la prospérité de l’ordre. La plus ancienne grange cistercienne est celle de Saule, près de Cîteaux, fondée vers 1115.
L’établissement d’une grange résultait de l’importance des biens cédés par les protecteurs des abbayes.

L’habitat rural en Aveyron durant l’antiquité : Ier siècle avant J-C au Ve siècle après J-C

Le département de l’Aveyron autrefois occupé par le peuple celte des « Rutènes » a connu de nombreuses mutations durant l’antiquité. Les divers échanges avec les peuples voisins (Cadurques (Lot), Gabales (Lozère), Volques Tectosages (Toulouse) …) et les Romains ont conduit à des transformations notables dans le paysage rural. Ces changements s’observent par les voies de communication qui revêtissent un pavage carrossable, mais aussi par les formes d’habitats qui évoluent.
Dans cet article, je tâcherai d’évoquer quelques exemples des formes d’occupation que l’on retrouve sur notre département durant l’antiquité. Les recherches menées actuellement renouvelleront surement ces données voire les contesteront dans le futur. Il est ainsi réalisé ici, une synthèse afin d’éclairer au plus juste la vision que nous portons aujourd’hui sur les campagnes gallo-romaines.

À propos du Rosier hybride de l’Aveyron : Rosa x aveyronensis H. Coste

Dans une précédente note, publiée dans Patrimoni n° 85 de mars-avril 2020, intitulée « Le Rosier de l’Aveyron ou l’histoire d’un arbuste qui a bien failli disparaître » nous avons relaté la découverte et la description de cet hybride interspécifique naturel par l’abbé H. Coste à la fin du 19 e siècle, retrouvé récemment (aoû.t 2019) « in situ » près de Millau en bordure de route. Il a été revu en fleurs en mai 2020 (Photo 1).
Une question restait en suspens : Comment se fait-il que cet hybride interspécifique soit différent du Rosier de Chagny (Saône-et-Loire, Bourgogne) nommé Rosa x caviniacencis) qui a les mêmes espèces parentales : Rosa pimpinellifolia L. (= R. spinosissima L.) et Rosa agrestis Savi ? et avec lequel il avait été d’abord confondu et qui est parfois donné en synonymie avec Rosa x aveyronensis.
La réponse à cette question − que H. Coste… et nous-mêmes n’avions pas posée – a vu le jour suite à une prospection récente (mai 2020) sur la bordure de l’Avant-Causse liasique, au-dessus et un peu à l’ouest de Millau, vers 500-550 m d’altitude, presque à l’orée de zones de plus en plus urbanisées.
De vastes espaces de pelouses sèches à Brome dressé, piquetées de Prunelliers…, et de Buis

Le numérique pour moderniser les sentiers botaniques : Smart’Flore

Smart’Flore est une application qui permet aux botanistes amateurs ou confirmés de pratiquer la reconnaissance de la flore et de valoriser les découvertes en créant des sentiers numériques. Ils sont consultables sur l’application smartphone du même nom.
C’est aussi un projet faisant partie d’un programme porté par les CPIE d’Occitanie : Biodiv d’Occ.
Biodiv d’Occ : Un programme, des projets pour mieux connaître, préserver et valoriser la biodiversité des communes, tout en impliquant les citoyens
Un programme régional de sciences participatives
Le programme Biodiv d’Occ a pour objectif de sensibiliser les citoyens à la préservation de l’environnement, la connaissance et la sauvegarde de la flore, grâce à des programmes de sciences participatives tels que l’Observatoire des Saisons ou Sauvages de ma rue, et des outils numériques comme Smart’Flore
Créé à l’initiative de l’Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement d’Occitanie et du réseau national Tela Botanica, ce programme permet de structurer et d’accompagner les dynamiques citoyennes avec l’appui des scientifiques associés aux différents programmes (CNRS, CIRAD, INRA, Inria, MNHN). L’ensemble des données collectées seront librement accessibles et exportables pour enrichir l’Observatoire de la Biodiversité d’Occitanie.