par Claude Rousset
Le terme de géodiversité est désormais devenu presque aussi classique que celui de biodiversité. Il souligne le fait que les objets géologiques, roches, fossiles, paysages… présentent des variations tout aussi intéressantes que les êtres vivants dont ils constituent le substrat, les témoins du passé ou le cadre de l’existence.
Comme la biodiversité, la géodiversité fait l’objet d’inventaires : en France, le recollement de ses éléments fait partie des tâches du Conseil National du Patrimoine Naturel, le CNPN, qui le délègue aux Conseils Scientifiques Régionaux, les CSRPN, et à leurs émanations, les Comités Régionaux du Patrimoine Géologique, CRPG. Le tout fonctionne sous l’égide de notre Muséum National d’Histoire Naturelle, MNHN, noble institution basée à Paris et qui a gardé le nom ancien des sciences de la nature, du vivant comme du minéral…
Ainsi se perpétue la notion du déroulement dans le temps – donc de l’histoire – d’une évolution qui ne concerne pas que le vivant !
Quand on examine une construction humaine, on constate que, jusqu’à une époque récente, ce sont surtout les matériaux bruts, le bois et les roches, qui ont été utilisés. Il est rare que le premier supporte longtemps les outrages du temps : un puits d’eau salée du Néolithique a quand même livré des étais en bois dans le réserve géologique de haute Provence (RNNGHP). En général, la pierre résiste mieux, suivant sa nature, comme le montrent les dolmens, les menhirs et autres mégalithes (Fig.2). Le plus souvent, elle témoigne d’un lieu d’extraction proche (Fig. 3 page suivante)…