Texte et photos : André et Mariette Leclaire
Ornement fréquent de nos églises, le chemin de croix illustre en divers tableaux le parcours de la Passion du Christ. Au-delà de la symbolique religieuse, ces représentations possèdent des valeurs affectives liées aux divers donateurs, mais aussi aux artisans (souvent locaux) chargés de les mettre en valeur. Si l’élément de base (la représentation des diverses scènes) reste l’œuvre d’éditeurs spécialisés, son choix revient aux paroissiens qui selon leurs moyens financiers vont l’embellir pour leur lieu de culte.
Cette pratique d’orner les murs des édifices religieux des scènes de la Passion se répand lors du XIXe siècle sous l’impulsion des missionnaires désireux de raviver chez les fidèles, leur foi chrétienne ébranlée lors des tourments révolutionnaires. Néanmoins l’apparition des illustrations du chemin de croix au sein des églises remonte bien avant cette période. Vers le XIIe siècle se développe un attrait des fidèles pour la visite des lieux saints, amplifié au siècle suivant par les Franciscains chargés de la garde des sites mentionnés dans les Évangiles. Si le pèlerinage en Terre sainte apparaît au Moyen Âge comme un acte primordial pour la vie religieuse, une grande majorité des fidèles ne peut y accéder de par son coût financier et l’instabilité politique de cette région. Une pratique de substitution va se mettre en place par l’intermédiaire d’une iconographie spécifique qui sera partagée par un plus grand nombre de chrétiens…
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